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Ceux qui souhaitent se déconnecter finiront par devoir payer ce privilège : taux d’emprunt plus élevés, contrats d’assurance plus onéreux et plus de temps perdu à essayer de convaincre les douaniers de leurs bonnes intentions.
Que gagnerons-nous réellement avec ce droit à ne plus consulter nos emails professionnels si c’est pour passer plus de temps à cliquer frénétiquement sur le bouton « rafraîchir » de notre page Facebook ou Twitter ? Certaines entreprises — nos employeurs officiels — y perdront, ne pouvant plus compter sur notre disponibilité permanente ; tandis que d’autres — nos employeurs informels que sont Facebook et Twitter — y gagneront, puisque nous continuerons à leur offrir généreusement les données qui font leur croissance.
Le principe reste le même : payez, et vous pourrez jouir des libertés que vous teniez autrefois pour acquises. La solution ne relève pas du domaine des droits politiques, mais du marché, accessible à certains seulement, et à des prix variables.
Les partis traditionnels, en particulier les sociaux-démocrates, ne manqueront pas de tirer profit de leur engagement affiché en faveur du « droit à la déconnexion ». Mais dans sa forme actuelle, une telle loi, qui ne concerne que les emplois réguliers et bien protégés, ignore ouvertement la source d’autres types de pressions qui poussent à rester connecté en permanence.